Mon père, Benoit Cournoyer, est né et a grandi à Weedon. En 1947, il achète la terre à côté de celle de ses parents sur la route 112.
Grand entrepreneur et rêveur, il décide, fin des années 50, de faire creuser un lac pour faire assécher sa terre qui était marécageuse. Mes frères et sœurs se souviennent encore d'y avoir été faire du patin l'hiver, de la chaloupe et de la baignade l'été.
En vue d'ensemencer son lac de truites, il a l'idée de faire une pisciculture, qui débutera d'abord dans le sous-sol de la maison sous la surveillance de ma mère.
Avec le bois de la grange (détruite à cause de la réfection de la route 112 en 1960) , il construit, en 1963, le chalet pour accueillir parents et amis et la tour pour les enfants.
En 1964, il achète un restaurant qu'il fait déménager de Coleraine.
Sans lui, plusieurs d'entre vous, n'auriez pas de souvenir d'enfance d'être venu chez Cournoyer pour manger une crème glacée molle ou des frites maison. Pour mes parents, servir des bons repas de qualité avec courtoisie a toujours été important.
En 1966, travaillant à Montréal, comme monteur d'acier, il se fait dire que "l'Expo 67" allait amener des gens de partout au monde et qu'il faudrait les loger, ce qui lui a donné l'idée de faire un camping.
Beaucoup de voyages de terre et de concassé vont être nécessaires pour solidifier le terrain. Tout est à faire, égouts, plomberie et électricité.
Suivra la construction de la cabane des toilettes, faire creuser un 2e lac qui servira de piscine et une grande salle....peut-être y avez-vous dansé !
Au Camping, certains Noël des campeurs ont été mémorables, des amies d'enfance m'en parlent encore. Les gens de la place venaient en grand nombre.
Pour moi, qui est née en 1962, c'est toute mon enfance, j'ai grandi avec le restaurant et le camping et j'en garde de très beaux souvenirs.
Mais, pour mes frères et sœurs, cela a été beaucoup de travail, tels que: les diverses constructions, l'aménagement du terrain, la peinture à chaque année, plusieurs heures à tondre le gazon, à éplucher et couper les patates pour les frites, à faire des boulettes pour les hamburgers et bien sûr, de longues heures à servir les clients.
Comme mes frères et sœurs quittent à la fin de leur études pour leur travail, mes parents doivent alors penser à vendre.
En avril 1977, le restaurant sera vendu à M. Jacques Beauregard. Pendant les étés 1977 et 1978, c'est M. Beauregard qui s'occupera du camping. Mon père le reprendra en septembre 1978 et le remettra en ordre avant de le vendre en août 1979 à MM. Arthur Breton et Raymond Lemieux.
Fin du Camping Cournoyer (1968 - 1979), en 1980 c'est devenu le Camping Beau-Soleil ! Beaucoup d'autres propriétaires suivront....le restaurant est disparu, mais le camping est toujours là !
Bonne continuité aux nouveaux propriétaires !
Sylvie Cournoyer
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