En ce moment où les barbes redeviennent tendance, le métier de barbier renaît de ses cendres et j’ai eu envie de vous en parler un peu. En effet, si ce métier existe depuis plusieurs siècles, ces dernières années, il est devenu de plus en plus à la mode. Toutefois, très peu de gens savent que dans l’histoire, cette profession était intimement liée à la médecine, eh oui ! Autre fait étonnant, le métier de barbier fait partie de l’un des plus vieux métiers qui existent, en tout cas, en France, d’où me viennent quelques informations que j’ai trouvées sur Internet.
ENTRE MÉDECINE ET COIFFURE
Commençons donc par la découverte des dessins préhistoriques dans les grottes, les hommes étaient principalement rasés ! Cet indice est la première grande preuve que les hommes se rasaient déjà à l’époque. Donc, le métier de barbier a été créé très tôt dans l’histoire au sein de différentes civilisations. Et aussi improbable que cela puisse paraître, au Moyen âge, les barbiers étaient aussi considérés comme des chirurgiens. Un barbier avait ainsi la légitimité d’exercer certains aspects de la médecine.
On aurait sans doute du mal à l’imaginer de nos jours, mais les barbiers d’antan se servaient de leurs instruments pour faire de petites opérations. Ambroise Paré, le parrain de la chirurgie en France était lui-même un barbier ! Bien entendu, les tâches médicales qu’ils faisaient étaient assez simples. Néanmoins, à l’époque, réduire des fractures, arracher des dents, distribuer des cataplasmes et des emplâtres n’était pas donné à tout le monde.
Je me suis rendue chez des barbiers de chez nous à Weedon et à Saint-Gérard, question d’en savoir un peu plus sur eux. Vous les connaissez sûrement, sinon vous les découvrirez plus bas...
Dans notre village de Weedon, il y a eu plusieurs barbiers, mais c’est la famille Lacroix qui faisait office de barbier depuis plusieurs dizaines d’années. Débutons par M. Gérard Lacroix qui acheta son équipement d’un M. Paquette, lui-même barbier à Weedon. À cette époque, Gérard habitait un logement avec sa famille sur la rue Principale, aujourd’hui Saint-Janvier. Issu d’une grande famille, dont plusieurs garçons, il acquit son expérience en coupant les cheveux de ses frères, cousins et amis. C’est avec un immense talent et une excellente réputation qu’il devient barbier sans aucune formation ! En 1953, il achète la maison du 531 rue Saint-Janvier à laquelle il ajouta une section qui lui servira de salon de barbier jusqu’à sa retraite en 1983.
En 1960, son fils Marcel Lacroix, âgé alors de 16 ans, décide de suivre les traces de son père et se rend à Montréal suivre son cours. Son frère Maurice Lacroix suit également leurs traces sept ans plus tard, ce dernier exerce toujours la profession de barbier à Cookshire.
À Noël 1961, les demandes de rendez-vous se bousculent et Gérard demande à son fils Marcel de venir lui donner un coup de main afin de répondre aux besoins de sa clientèle. Marcel commença donc le partage du salon de barbier avec son père. À la suite de la retraite de son père, il continua seul à servir sa clientèle qui ne cessait de grandir, le tout en s’adaptant à la mode au fil des années : cheveux courts, longs, brosse, moustache et barbe, sans oublier le nez, les oreilles et les sourcils !
Marcel me raconte quelques anecdotes, dont une, où un jeune homme de 15 ans pleurait à chaudes larmes, car ses parents l’obligeaient à se faire couper les cheveux courts alors que la tendance des jeunes de l’époque était aux cheveux longs ! Et une autre, où la mode, lors de la perte des cheveux, était de brûler la pointe des cheveux avec une mèche qu’il allumait et, qui semble-t-il, les empêchait de tomber. Il rit en me contant cela, car comme il le souligne, cette méthode n’a jamais été vérifiée !
La clientèle de Marcel s’étale sur près de 60 ans, ses clients deviennent alors des amis. Le service était sans rendez-vous, il coiffait à partir du lundi avant-midi jusqu’au samedi en début de soirée. Il est même déjà arrivé qu’un client sortant de l’hôtel avec quelques verres dans le nez se pointe à 11 heures le soir ! Marcel était toujours là lorsque ceux-ci avaient besoin de lui, car, comme il aime à le dire, « un client c’est sacré ».
Aujourd’hui, âgé de tout juste 80 ans, il les a eus le 8 mars dernier, ce qui lui manque le plus, ce sont ses jasettes avec ses clients dont il garde d’excellents souvenirs.
Un balado à écouter :
Poursuivons avec le Barbier des Cantons, opéré par le sympathique Martin Ayotte. Originaire de Joliette, il s’établit en premier à Sherbrooke où il exerce le métier d’ébéniste. À la suite d'un accident de travail, il décide de changer de carrière. Martin se passionne aussi pour les arts, dont le théâtre, avec la Troupe Oh La La, dans laquelle il participe cet été, au Centre culturel Doris-Lussier de Weedon.
Le métier de barbier l’intéresse depuis qu’il est tout jeune, il commence avec des amis. En 2020, Martin est barbier depuis 2 ans, il a suivi son cours à Drummondville et vient s’établir à Weedon. Souvenez-vous que c’est la pandémie ! Il en profite pour rénover une partie de sa maison qui deviendra son salon de barbier.
Aujourd’hui, il pratique depuis 6 ans. Son service est sans rendez-vous, vous pouvez donc vous présenter à son salon, 595, 2e Avenue à Weedon, à partir du mercredi 9 heures jusqu’au samedi midi et par téléphone au 819-678-2559.
Nous terminons avec MG Barbershop, opéré par la dynamique Mélissa Gaulin. Mélissa est native de Lingwick et a habité et travaillé à Weedon longtemps, elle a même eu un commerce de bronzage. Dès son plus jeune âge, elle aimait déjà la coiffure et avait le goût d’en faire son métier, mais les aléas de la vie l’ont mené ailleurs. En 2023, elle se dit que le temps est venu de faire ce qu’elle aime. Mélissa coiffait déjà, elle aussi, sa famille, dont son père, frère, cousins et amis. Elle savait qu’elle ne serait pas coiffeuse, car faire des teintures ne l’attirait pas.
Elle s’inscrit dans un premier temps à Thetford Mines, à l’été, mais elle apprend que le cours est annulé. Elle cherche donc un autre endroit et trouve un cours intensif privé auprès d’un maître-barbier à Sherbrooke auprès duquel elle obtient son diplôme en 8 semaines et avec lequel elle a gardé contact. Dès le début, elle acquiert ses instruments et débute sa passion dans son salon de barbière qui est rattaché à sa maison à Saint-Gérard. Aujourd’hui, Mélissa pratique depuis 4 mois et fonctionne sur rendez-vous. Vous pouvez la joindre au 819 560-2825.
Texte et recherche
Manon Brousseau
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