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Manon Brousseau

L’agriculture et l’alimentation au début de la colonisation du canton de Weedon

 Au début de la colonisation du canton de Weedon, en 1841, tout est loin et les moyens de communication sont ardus. Surtout que la famille Biron y réside seule jusqu’à l’arrivée de plusieurs familles en provenance de Saint-Hyacinthe en 1847. Les premiers arrivants sont des agriculteurs qui quittent une région fertile et arrivent ici avec de maigres ressources ; quelques provisions, des semences et très peu de bétail. Ils doivent rapidement subvenir à leurs besoins.

 

Le canton de Weedon se situe loin des grands centres, donc les gens qui s’y installent doivent devenir autosuffisants le plus tôt possible. Les agriculteurs doivent se rendre au canton de Dudswell pour y faire moudre le grain, une tâche pénible.

 

Assez rapidement, les premiers arrivants défrichent assez de terrain pour y construire une maison rudimentaire et préparer quelques prairies à travers les souches. Le bétail – des bœufs – sert à préparer le sol pour les semences et à essoucher. Le premier revenu modeste est la vente du « salt » qui provient des cendres des forêts brûlées. Les colons peuvent utiliser le bois franc – les feuillus – pour la construction, les érables pour l’eau, mais le bois mou – les résineux – avait très peu de valeur.

 

Les familles sont nombreuses et tous les membres participent aux corvées. Le père et les fils travaillent la terre, font les semences et assurent la nourriture et la préparation du bâtiment pour le bétail. Ils coupent le bois pour chauffer la maison et transforment l’eau d’érable, etc. La mère et les filles fabriquent les vêtements, font la lessive et l’entretien de la maison. Elles s’occupent de semer et de récolter au potager, fabriquent le pain et assurent la nourriture pour les membres de la famille. Les traditions se passent de père en fils et de mère en fille.

 

La ferme est tellement importante qu’on retire les garçons des classes pour les récoltes. Même chose en 1918, alors que l’on rappelle quelques soldats (appelés) pour la récolte; plusieurs sont morts de la grippe espagnole et ne sont pas retournés.

 

La ferme est composée de plusieurs bâtiments dont chacun a une fonction précise. Ils sont d'ailleurs distancés les uns des autres afin d'en prévenir la destruction complète en cas d’incendie.

 

Les premiers colons arrivent ici avec un fusil et des outils rudimentaires. Les colons ont des bœufs qui travaillent la terre. Heureusement puisque ceux-ci peuvent travailler dans tous les sols sans se blesser les pattes. 


Les travaux dans les champs s’effectuent souvent à travers les souches. On doit aussi, chaque année, labourer, ramasser les roches, herser, semer et récolter à l’aide des forces animale et humaine. On marche souvent derrière le bœuf et plus tard derrière le cheval pour guider la machinerie. Cette dernière sera perfectionnée plus tard. Puis, on installera des roues, ce qui permettra au fermier de s’asseoir sur l’instrument pour travailler. 


Le foin est mis en « VAILLOCHES ».


Une vailloche, c’est d’abord un tas de foin coupé la veille, que nos anciens appelaient veillotte. Après quelques jours, le foin est ramassé, empilé sur une charrette et transporté à la grange. On est loin des tracteurs et des machineries d’aujourd’hui.

 Les premiers colons de Weedon vivent surtout des produits sauvages comme la cueillette des petits fruits, d’herbes et de champignons, la transformation de l’eau d’érable, de la chasse et de la pêche. De plus, les cultivateurs sèment le sarrasin qui leur permet de confectionner la galette et le pain. Dans le potager, la femme fait pousser des légumes racines et des patates.

 

On se rend compte que la colonisation au milieu du XIXe siècle est déjà plus facile. Depuis longtemps, les Français, les Anglais, les Irlandais et les Écossais avaient apporté leurs coutumes alimentaires et les colons avaient appris à utiliser le gibier, les poissons et les plantes sauvages. On savait maintenant les apprêter et on connaissait des méthodes pour les conserver.

 

Le développement des commerces dépend surtout des besoins de la communauté. Dès 1848, Pierre Fournier construit un moulin à scie, ce qui facilite la construction de maisons pour les colons qui y amènent leur bois franc. En 1851, Pierre Fournier ajoute un moulin à moudre et un magasin général, le tout sur le ruisseau Weedon dans le vieux village. Voilà que les colons ne dépendent plus des moulins de Dudswell qui sont loin selon les conditions routières de l’époque.

 

Plus tard, plusieurs autres commerces se développent : une forge et une sellerie pour l’entretien des outils facilitent la vie. Toute cette population a de nouveaux besoins avec la richesse locale qui se développe ; boulangerie, modiste, boucherie, beurrerie, etc. On fait donc face à une population autosuffisante. Les cultivateurs produisant maintenant assez pour leur famille, ils se permettent de vendre leur surplus. Les produits de l’érable restent longtemps difficiles à transporter, mais on peut vendre le lait pour le transformer en beurre et en fromage et les animaux à la boucherie.

 

L’instruction est rendue obligatoire au Québec en 1851. La première école fut ouverte dans le vieux village en 1852. Seuls quelques enfants ne seront pas desservis. Le système des écoles de rang permet aux enfants de se rendre à pied à l’école en toute saison. C’est seulement en 1906 que les religieuses arrivent au village et y ouvrent une école centralisée et un pensionnat.

 

La religion tient une place prépondérante dans le développement d’un nouveau regroupement de population. Il est important d’avoir accès aux sacrements. Les rituels religieux quotidiens étaient très importants; les messes, les prêtres, les prières et on ne travaillait pas le dimanche,etc.

 

Donc un prêtre missionnaire faisait le tour des localités. Il apporte les registres nécessaires et y consigne les baptêmes, mariages et sépultures dans la paroisse.

 

On choisit très rapidement un endroit pour établir un cimetière et on dit la messe dans une maison privée. La première chapelle, suivie d’un presbytère, fut construite à l’endroit du cimetière actuel. Les premiers registres furent ouverts en 1863. Les rituels religieux quotidiens étaient très importants. 

Recherche et texte de

Nicole Fontaine

 

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